Génétique
et/du comportement
Dr Joël
Dehasse |
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2022-05-08
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La Race
d’un chien ne détermine pas son comportement En
comportement, Tout est génétique En
comportement, Rien n’est génétique |
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Un article
récent de Kathleen Morrill et 22
co-auteurs, dans Science (06/05/2022) intitulé : ‘’Ancestry-inclusive dog genomics
challenges popular breed
stereotypes’’ (https://www.science.org/doi/10.1126/science.abk0639)
a été résumé / interprété par des auteurs de popularisation
scientifique comme : ‘’La race d’un chien ne détermine pas son
comportement’’ ou ‘’la race ne fait pas le toutou’’. Après
avoir corrélé un questionnaire de comportement avec une étude de snips / GWAS, cette équipe de bio-informaticiens
du MIT (et une comportementaliste) ont conclu que la description du
comportement d’une race (dans le Standard de Race) n’est pas
génétiquement déterminée et donc pas prédictible, que la majorité des
comportements sont génétiquement programmés à >25% (héritabilité),
et que la majorité des comportements appartiennent à tous les chiens,
en tant qu’espèce, et pas à une race particulière. C’est
vrai : dans les races actuelles sélectionnées pour leur
morphologie et esthétique, seule est prédictive la morphologie, tandis
que le comportement n’est pas prédictible. La description du
comportement racial dans un Standard de race est une sorte de marketing
et n’est fiable qu’à 9%. Seules les
(lignées dans les) races sélection nées pour une fonction auront
une prédictibilité au niveau des patrons-moteurs / comportements
(de la fonction), parfois des tempéraments (si liés à la fonction),
mais perdront la prédictibilité sur l’esthétique. Exemple :
un malinois de lignée de travail au mordant (sportif) a une grande
probabilité de manifester les patrons-moteurs de : poursuite,
attaque, capture, morsure tenue, dès l’âge de 7 semaines et (ré)activé
vers 6-8 mois. Exemple :
un border collie de ligne de travail au mouton a une grande probabilité
de manifester les patrons-moteurs de : fixation oculaire, approche
en coucher, poursuite, contournement, attaque par derrière et morsure
(du bout des incisives), dès l’âge de 10 semaines et (ré)activation
vers 5-10 mois. Mais la
race / lignée ne prédit les tempéraments, humeurs, émotions… qu’à
<50% (?) dans la population. Mais
alors, qu’est ce qui est génétiquement programmé à 100%, >50%,
<50% ou 0% ? Qu’est ce
qui me permet de dire (en formation) que tout est (a
une base) génétique et que rien n’est (que) génétique ? À suivre… (c) Image:
extrait d'une figure (c) https://www.science.org/doi/10.1126/science.abk0639 |
2022-05-10
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En
comportement, Tout est génétique En
comportement, Rien n’est génétique |
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Héritabilité
et génétique Il y a une
grosse confusion entre l’héritabilité calculée en % et le % d’influence
génétique sur un caractère biologique (comportemental). L’héritabilité
est l’évaluation de la variabilité d’un phénotype dépendant de la
variabilité du génotype, dans une population. Cela ne reflète que
partiellement l’impact génétique sur un caractère biologique. Exemple :
chiens et humains ont 5 doigts à la patte antérieure / main : il
n’y a que de rares variations à cette constante : donc
l’héritabilité est de 0%, par contre cette caractéristique biologique
est 100% génétique / héréditaire. Par
analogie à l’exemple de 5 doigts de la main (100% génétique), je
propose que les patrons-moteurs soient à 100% génétique dans leur
qualité / algorithme, et de x% génétique (inconnu) dans leur ESA
(énergie spécifique d’action) ou quantité (intensité + durée). Quand on
décrit dans une race de chien : ‘’amitié pour l’enfant’’, comme si
c’était prédictible / génétique, c’est évidemment une grosse connerie
scientifique, une manipulation, une propagande : il est impossible
de coder ‘’enfant’’ dans la génétique du chien. C’est comme si on
codait ‘’voiture’’ dans la génétique du border collie qui poursuit les
voitures (au lieu des moutons (inexistants)). Tout est
génétique Tout est
génétique, en partie 😉 Patron-moteur :
qualité (algorithme de séquence de mouvement): 100% génétique Patron-moteur :
quantité : x% génétique Comportement :
algorithme d’association de patrons-moteurs et de mouvements :
<100% génétique Comportement :
quantité : y% génétique Fonction
comportementale : algorithme de fonction efficace : 25% < Z
< 80% génétique Fonction
comportementale : quantité : w% génétique, en général
w>25%. Émotion,
humeur : qualité : 100% génétique, quantité : a%
génétique Commet
déterminer les inconnues x, y, z, w, a ? Les études
d’héritabilité et d’estimation de valeur d’élevage (ESA) permettent
d’en avoir une idée dans une population statistique, mais jamais pour
un chien déterminé. Les études
des snp / GWAS (single nucleotide
polymorphism / Genome Wide Association Study) permettraient d’avoir une
idée des centaines de gènes qui interviennent dans l’élaboration d’un
algorithme (patron-moteur, comportement, fonction comportementale,
émotion, humeur, tempérament…). A ce moment, une prédictibilité
(statistique) pourrait être proposée pour un chien précis, ou une
lignée, ou une race / espèce. Quand peu
de gènes interviennent dans l’élaboration d’une morphologie /
pathologie comportementale, alors il est facile de prédire une chance /
un risque / une probabilité d’expression du phénotype
correspondant : comme le polymorphisme sur le gène DRD4 qui induit
des crises neurologiques de rage et de convulsions. Quand de
nombreux gènes interviennent dans l’élaboration d’un algorithme, alors
il y aura moins de prédictibilité génétique, et plus il y aura d’effet
épigénétique et environnemental (apprentissage). Et plus on pourra
influencer l’expression de la séquence en qualité et en quantité par
apprentissage. Pour
autant que le chien ait les capacités d’apprentissage, qui sont aussi
100% génétique en qualité et x% génétique en quantité. On me
rapporte que des comportementalistes disent d’éviter les jeux de balle
avec les border collies, parce que on risque de ‘’déclencher’’ les
patrons-moteurs de prédation. C’est…
faux : on ne peut pas déclencher un patron-moteur.
Rappelez-vous : un patron-moteur est 100% génétique en qualité /
algorithme. Ce sont les patrons-moteurs de [fixation oculaire +
poursuite + capture] qui déclenchent (l’attrait pour) la balle, et pas
l’inverse. Par contre, les jeux de balle peuvent augmenter la quantité
d’expression des patrons-moteurs, au-delà du ‘besoin’ génétique. Les
patrons-moteurs sont activés par épigénétique intrinsèque (micro ARN,
junk DNA, protéines ? ) plus qu’extrinsèque (facteur externe /
environnemental inconnu). 😉 😉 (à suivre) (à suivre) Photo : © https://www.bu.edu/synapse/2011/11/27/doggy-genes/ |
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2022-05-25
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En
comportement, (quasi) TOUT est génétique (suite) 😉 |
Rappel et
suite du Post du 10 mai 2022 Le
[patron-moteur] qualité/algorithme = A [pm] = 100% génétique Le
[patron-moteur] quantité = Q [pm] = x% génétique Une partie
de cette quantité est programmée génétiquement : c’est l’ESA
(énergie spécifique d’action), dont il est difficile de connaître la
durée programmée. ESA [pm] =
100% génétique Mais Q[pm]
- ESA[pm]= y% génétique : la génétique influence comment
l’environnement influence la génétique (épigénétique). ---- Le
[patron-moteur] s’exprime par un algorithme dans le connectome :
un programme qui établit une séquence d’activation de connexions
neuronales et de neurones, afin de mettre en place une séquence
coordonnée de mouvements, manifestations neurovégétatives, émotions… L’ADN
(chromosomes)= 20.000 gènes + junk DNA. Un gène
code pour des (pièces détachées de) protéines. Le junk
DNA code pour beaucoup de choses dont la majorité reste inconnue à ce
jour. Comment
[le junk DNA et les protéines] codent pour la spécialisation des
cellules souches, leur organisation, la morphologie (plans) des organes
et du corps, l’arrangement des neurones en connectome, et les
algorithmes neuronaux plus ou moins inscrits dans la morphologie du
connectome… reste un mystère. Que la structure (agencement du
connectome) crée / invente une fonction (algorithme) est un autre
mystère. Si on
accepte ces hypothèses / mystères, alors l’ADN code pour les
algorithmes, l’association d’algorithmes (méta-algorithme),
l’assemblage de méta-algorithmes (méta-méta-algorithme), etc. ---------------- Métaphore :
plans et pièces de… Lego 😀 C’est
comme si l’ADN était une bibliothèque de livres (gènes) de plans, pour
imprimer en 3D des pièces de Lego (protéines > algorithmes). Les plans
de pièces de Lego sont non modifiables, donc les pièces de Lego sont
déterminées / non modifiables. Mais vous
pourriez imprimer 100 fois la pièce A, 3 fois la pièce B, etc., et
assembler les Lego comme vous voulez. Sauf que
l’ADN offre aussi pour des plans d’assemblages, pour des structures
spécifiques (à fonction spécifique). Vous
pourriez avoir les Lego [fixation oculaire], [poursuite], [capture],
[tournis 2’’]… et les imprimer en quantité de votre choix, et les
assembler à votre choix : Un
assemblage est déterminé (par la Nature en Evolution) pour être
fonctionnel : c’est par exemple : 9
[fixation] > 3 [poursuite] > 1 [capture] = [prédation] Mais vous
pouvez choisir d’imprimer 30 fois [tournis 2’’] = tournis 60’’ =
tournis 1’, et vous obtenez une stéréotypie de tournis : ce n’est
pas très fonctionnel dans la Nature, sauf pour satisfaire un besoin de
mouvement, ou pour dériver une énergie émotionnelle (comportement de
substitution). La
génétique pousse à imprimer une certaine quantité de certaines pièces
de Lego, et à les assembler d’une certaine manière, la plus
fonctionnelle probable dans un environnement variable : ce sont
les (méta-) algorithmes (patrons-moteurs et les comportements) de base
indispensables à la survie et à la reproduction, et à la socialité, et
les capacités d’assemblage des méta-algorithmes (adaptation,
apprentissage). ---- ‘Lost in translation’ et liberté / libre-arbitre 🙄 Les
algorithmes et méta-algorithmes sont dits d’approximation, parce
que imparfaits, perfectibles et partiellement adaptatifs. Chaque
assemblage d’algorithmes (patron-moteur, comportement) induit des bugs,
une ‘perte dans la traduction’. Des algorithmes de correction et
d’adaptation permettent le fine-tuning d’optimisation vers la
meilleure solution fonctionnelle (algorithme heuristique) dans
un environnement (complexe variable). Le joueur
(animal, humain) conscient a le libre-arbitre d’inventer de nouveaux
plans d’assemblage des pièces de Lego, dans le respect minimal de l’ESA
(façonnement, shaping, free style). Ce faisant, il induit de nouvelles
connexions neuronales, stabilisables par la répétition du
méta-algorithme : auto-apprentissage, apprentissage culturel,
interculturel ((inter)spécifique). Le joueur
pourrait modifier les plans des Lego : la modification de l’ADN
codant (par délétion / insertion (transgène) / mutation) devrait
modifier les algorithmes et méta-algorithmes. Mais ceci
est une autre histoire… 😨 ----- Résumé et
conclusion Il faut
accepter de nombreuses hypothèses, mystères et métaphores pour
modéliser le pourcentage de codage génétique des éléments
psychobiologiques (psyxels : émotions, humeur, personnalité,
patrons-moteurs, comportements, sens, cognition…) Quand
j’annonce que les psyxels sont en moyenne à 60-70% d’origine génétique,
c’est évidemment une hypothèse heuristique (basée sur de nombreuses
observations et réflexions méta-algorithmiques). 😊 NB :
psyxel est un néologisme créé à partir de [psy-(x)-el], provenant de [psycho(bio)logy element).
Image :
© https://drbillspetnutrition.com/history-evolution-of-the-dog-cat/ |
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© Dr Joël
Dehasse - www.joeldehasse.com
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