Génétique
et comportement
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Table des matièresIntroduction - Des
lois de Mendel ... - Le
débat Nature/Culture - Environnement
(non) partagé - Enquête
sur la génétique du
comportement du chienGénétique
des pathologies comportementales du chienSélectionDans
quel environnement doit-on placer les chiots ?Conclusions
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Introduction
Donner
un aperçu de l’influence génétique dans les comportements
chez le chien en quelques pages est une gageure. Les
informations seront succinctes et vous mèneront des lois de
Mendel à la génétique quantitative, et de celle-ci à
l’effet circulaire des influences réciproques de la génétique
et de l’environnement. |
Des
lois de Mendel à la génétique quantitative
La génétique
est codée dans les chromosomes, constitués de gènes. Chaque gène
possède deux variantes, appelées allèles, une dominante et
une récessive. Ces gènes se transmettent de façon indépendante,
à l’exception des gènes qui sont situés très proches
l’un de l’autre sur un chromosome ; ces gènes sont
dits liés. L’ensemble des gènes donne le génotype. Ce que
l’on observe, le phénotype, est dépendant du génotype, mais
seulement en partie. Les
mutations génétiques spontanées sont fréquentes. Le gène
modifié apparaît brusquement et se retrouve chez les
descendants, mais bien entendu pas chez les ascendants.
D’autre part, des gènes sont répétés dans un chromosome.
Au fur et à mesure des descendances, ces gènes répétitifs
deviennent de plus en plus répétés et aboutissent parfois à
des expressions phénotypiques. Des
caractéristiques phénotypiques, comme les comportements, sont
liés à plusieurs gènes (parfois des dizaines ou des
centaines) dont les effets s’additionnent. Le caractère
n’est plus « tout ou rien », par exemple « agressif
ou non-agressif », mais distribué de façon continue.
De plus
un gène n’agit pas que sur un - mais bien sur de nombreux
-comportements. Cet effet est appelé pleiotropie. En médecine humaine, quand un membre de la famille souffre de schizophrénie, le risque d’être atteint est de 48% pour un vrai jumeau, de 17% pour un faux jumeau, de 9% pour un parent ou un enfant. Cette analyse quantitative démontre l’importance de l’influence génétique. Ce type d’analyse n’est pas faite chez le chien et est malaisée à faire, les vrais jumeaux étant rares, les membres du portée étant tous simplement frères et sœurs, voire demi-frères demi-sœurs s’ils sont de pères différents.
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Le
débat Nature-culture
Pour
obtenir des clones par sélection, il faut répéter des
accouplements consanguins pendant 30 générations. Dans ces
lignées clonées, les variations du phénotype dépendent de
l’environnement. Aucune lignée de chien n’est clonée de
cette façon. Il aurait fallu des accouplements consanguins
pendant au moins 40 ans. Dès
lors comment mesurer la part de la génétique et la part de
l’environnement ? La génétique
quantitative le fait chez l’humain surtout par la comparaison
des jumeaux. Cette analyse n’est pas possible chez le chien. Que
reste-t-il ? Les études d’héritabilité. Ces études
statistiques sur des populations se basent sur des critères
chiffrés (quantitatifs). C’est ainsi que l’on a calculé
que 50% du QI (humain
bien entendu) s’explique par la génétique. Cette valeur de
50% donne généralement le chiffre maximal lié à
l’influence du génotype sur le phénotype. Mais ce
n’est pas parce que un caractère comportemental est sous
influence génétique qu’on ne peut y échapper ; les
traitements sont possible. |
Environnement
(non) partagé
Un
environnement commun et partagé influence les comportements des
individus qui y vivent, du moins pendant un certain temps. Plus
l’individu s’approche de l’âge adulte, plus l’influence
de cet environnement diminue et celui de la génétique
s’accroît. On pourrait écrire que plus on prend de l’âge,
plus on ressemble à ses parents. Mais la
génétique joue un rôle dès le plus jeune âge, puisque les
chiots d’une même portée ont des tempéraments différents.
Chaque tempérament va modeler l’environnement de développement.
Un chiot impulsif et agressif empêchera sa mère de le coucher
sur le dos et il apprendra moins aisément les postures de
soumission et le contrôle de sa motricité et de ses morsures.
Dès lors on pourrait écrire que l’on crée ses propres
environnements en partie pour des raisons génétiques. De plus,
dans un même environnement, le vécu de chaque enfant est perçu
différemment. La génétique donne une prédisposition à des environnements particuliers. Un environnement de développement enrichi favorise plus les chiots génétiquement incompétents que les chiots génétiquement compétents.
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Enquête
sur la génétique du comportement du chien
Le chien
a 39 chromosomes. Il a 88% de son matériel génétique en
commun avec l’humain, ce qui ne le rend pas, loin de là, 88%
humain. Les jumeaux sont rares, l’adoption vers 7 à 12
semaines dans un environnement de parents adoptifs d’une espèce
différente rend les analyses encore plus complexes que chez
l’être humain. Les
premières études systématiques ont été faites par Scott et
Fuller dans les années 1950 après développement de races
consanguines et invention de tests quantitatifs. Leurs résultats
démontrent que la génétique joue un rôle certain, mais aucun
de ces résultats n’est applicable en dehors du laboratoire et
aux chiens d’aujourd’hui. Quelles
conclusions tirer de cet énorme travail ? Scott et Fuller
ont démontré
Pour le
reste, que peut-on affirmer aujourd’hui ? En absence de tests comportementaux quantitatifs appliqués dans des études statistiques de populations, on ne peut que donner des avis subjectifs. C’est le cas pour l’agressivité dans les races de chiens.
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Génétique
des pathologies comportementales du chien
L’élevage consanguin a permis de sélectionner une lignée de pointers peureux en Arkansas. On connaît aussi la tétée du flanc chez le doberman, le tournis du berger allemand et du bull terrier, la chasse aux mouches inexistantes du cavalier King Charles et plus récemment les labradors, tervueren, bergers des Pyrénées, etc. hyperactifs, les rottweilers chasseurs de reflets et de leur propre ombre.
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Sélection
La dysplasie de la hanche, sur laquelle on sélectionne, n’a qu’une héritabilité de 25%. La plupart des tempéraments ont le même niveau d’héritabilité. Pourquoi ne pas sélectionner sur les traits comportementaux ? L’effet serait d’augmenter progressivement la présence du caractère sélectionné dans la lignée. |
Dans
quel environnement doit-on placer les chiots ?
Enrichir
le milieu de développement permet de favoriser tous les chiots,
l’appauvrir permet de sélectionner les chiots les plus
passe-partout. Dès lors, pour la vente au particulier, pour des
performances optimales dans tous les milieux, il vaut mieux
enrichir. Pour la stricte sélection des futurs géniteurs, il est préférable de mettre un environnement standard et d’éliminer tous les chiots inadéquats. |
Conclusions
On peut sélectionner sur le comportement ; c’est aussi efficace que sur les critères physiques. Pour des critères qui n’auraient que quelques gènes responsables, les changements se feraient en quelques générations. C’est ainsi qu’on aboutit à des lignées très dissemblables dans une même race. Si les critères ont des centaines de gènes responsables - et c’est le cas de nombreux comportements - la famille, la lignée, la race, gardera une très grande hétérogénéité. Cette grande variabilité est un critère d’adaptation de l’espèce canine à tous les environnements qu’elle a colonisés. |
Références
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© Dr Joël Dehasse - Médecin vétérinaire comportementaliste
- article chargé le 2 mars 2002
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